Un guide de référence pour écoconcevoir des services numériques
Réserver un siège dans un train, prendre rendez-vous chez un médecin, envoyer un e-mail à des amis, regarder une vidéo en ligne, échanger sur les réseaux sociaux, faire un virement, poser des congés, participer à une visioconférence, faire une note de frais, modéliser une pièce mécanique… En dépit de l’impression d’immatérialité ressentie quand on utilise un service numérique, les impacts environnementaux liés à cette utilisation sont, eux, bien réels : le fonctionnement de nos centres de données, de nos réseaux de communication et l’utilisation de terminaux (smartphone, tablette, ordinateur) requièrent de l’énergie, source de gaz à effet de serre lorsque l’électricité n’est pas issue de filières décarbonées. Ils consomment des ressources naturelles, souvent rares, très peu recyclées et mal réparties sur la planète.
On dit souvent que si le numérique était un pays, il serait responsable de 2 à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit une part plus élevée que celle de l’aviation civile. Et tout porte à croire que cette tendance va s’accroître. En réponse à cet enjeu planétaire, le numérique doit se verdir, et les acteurs du numérique se mobilisent pour changer leurs pratiques. C’est dans cet esprit qu’est né le guide pour l’écoconception des services numériques édité en avril 2022 dans la collection AFNOR Spec.
Du « front-end » au « back-end »
Fruit d’un partage d’idées émises par une quarantaine d’acteurs, le guide fournit des lignes directrices et des recommandations concrètes à toutes les organisations, publiques comme privées, en se concentrant sur la dimension environnementale des impacts du numérique. « Il se focalise sur le service, là où d’autres initiatives privilégient le matériel et l’équipement en tant que tels », complète Audrey Himmer, cheffe de projet AFNOR, qui a supervisé le travail. Construit de manière chronologique, il apporte ainsi des bonnes pratiques d’écoconception tout au long du cycle de vie du service : expression, définition et priorisation des besoins, conception, réalisation, utilisation et exploitation, maintenance et décommissionnement. Il couvre les périmètres de la stratégie, des contenus, du front-end (côté client), de l’architecture, des spécifications, de l’espace et interface utilisateur, du back-end (côté serveur) et de l’hébergement. Le guide propose également des indicateurs et éléments de contrôle qualitatifs et quantitatifs pour appliquer ces bonnes pratiques de manière effective, comme le pourcentage de fonctionnalités réutilisables, le volume de données chargées/rechargées (en Mo) redondantes.
Vous voulez en savoir plus ? Une web-conférence de présentation est organisée le 10 mai 2022 en présence des principaux contributeurs.
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