Analyse sensorielle en laboratoire : une norme pour cadrer les différentes méthodes
La nouvelle norme volontaire internationale ISO 13299 décrit sept méthodes couramment utilisées en laboratoire pour établir un profil sensoriel. Un texte consensuel où la France a fait entendre sa voix.
Fini les méthodologies qui partent dans tous les sens ! Depuis juin dernier, les laboratoires spécialisés dans l’analyse sensorielle ont à leur disposition une nouvelle norme volontaire internationale, ISO 13299, qui décrit in extenso les sept méthodes principales utilisées dans cet exercice. Dans l’industrie, la liste des produits qui peuvent faire l’objet d’un profil sensoriel est infinie : alimentation, cosmétiques, textile, emballages, automobile, articles de sport… L’exercice consiste à faire évaluer, par des panels spécialisés de consommateurs, ces produits et échantillons par les cinq sens : vue, odorat, goût, toucher, ouïe.
Ressenti consommateur
L’analyse sensorielle est largement utilisée en laboratoire, dans le but d’obtenir un ressenti consommateur, et donc d’identifier des leviers d’amélioration. Dans cet objectif, plusieurs mesures sont possibles : mesures hédoniques (« j’aime » / « je n’aime pas ») ou mesures descriptives. « La deuxième catégorie, celle des mesures descriptives, présente l’avantage d’être dénuée d’hédonisme et de laisser une grande place à l’objectivité. Plusieurs méthodes existent : profil par consensus, profil flash, par libre choix… Bien que la plupart soient décrites dans la littérature, il y avait lieu de les rassembler dans un document unique qui fait unanimement référence », explique Irène Bacle, experte au sein des laboratoires Pierre-Fabre Dermo-Cosmétique et cheffe de projet du groupe de travail ayant porté le projet à l’Organisation internationale de normalisation (ISO).
Un guide de travail commun
Le texte propose une description exhaustive de la méthodologie générale du profil sensoriel, et annexe les sept différents protocoles possibles ainsi que les analyses statistiques s’y référant. Tous les laboratoires du monde disposent ainsi d’un seul et même guide de travail, donnant des lignes directrices approuvées par consensus. « Le groupe de travail de l’ISO a repris l’essentiel des contributions françaises », se félicite Amy Michel, cheffe de projet AFNOR Normalisation, qui anime la commission nationale sur le sujet, référencée V09A. Animé par Irène Bacle et Lucie Perrin, qui lui succède au sein de cette instance, le groupe de travail français a permis d’échanger avec différents pays impliqués comme l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis ou l’Argentine.