Chargeur universel : l’USB-C va devenir la norme en Europe
A l’automne 2024, les appareils électroniques autres que les ordinateurs seront commercialisés en vue de ne se charger en électricité qu’à l’aide d’un port USB-C en Europe. Cette mesure votée définitivement au Parlement européen le 4 octobre 2022 met en lumière le rôle des normes volontaires pour rendre les équipements interopérables, et in fine, lutter contre la prolifération de modèles différents et superflus.
Nous l’avons tous et toutes à la maison : ce tiroir de bureau où s’accumulent des câbles électriques à terminaison différente pour recharger nos divers appareils électroniques. USB, micro-USB, Lightning… Pourquoi diable autant de modèles différents ? En Europe, Bruxelles a dit stop : Commission et Parlement se sont mis d’accord pour imposer un seul modèle à l’automne 2024 : le modèle USB-C. Devront s’y conformer tous les fabricants de téléphones mobiles, tablettes, liseuses électroniques, écouteurs et casques, appareils photo numériques, consoles de jeux vidéo portables et enceintes portatives, si elles sont rechargeables avec un câble filaire. Les ordinateurs portables suivront en 2026. Les technologies propriétaires, comme le Lightning d’Apple, devront donc s’effacer devant le modèle USB-C.
L’USB au cœur de plusieurs normes volontaires
L’USB est un modèle normalisé depuis un certain temps. La norme volontaire NF EN IEC 62680-1-2, par exemple, détaille les éléments nécessaires à la mise en œuvre de l’alimentation électrique par port USB, pour les industriels que sont les fournisseurs d’alimentation électrique, les fabricants de plateformes, dispositifs et assemblages de câbles. La partie 1-3 de cette même norme se focalise sur les câbles et connecteurs. Enfin, la partie 1-4 propose des spécifications d’authentification pour l’USB Type-C. « Ces normes, d’application volontaire, sont prêtes depuis 2018. En le rendant obligatoire et universel, la réglementation européenne ne fait que sélectionner un modèle pour lequel les constructeurs avaient déjà joué le jeu de la standardisation. Cette mesure aura d’autant plus de portée qu’elle va au-delà du seul marché des téléphones », commente Alioune Cissé, qui suit ces sujets au sein du département des électro-technologies d’AFNOR. Les normes volontaires en question sont des normes internationales, élaborées dans l’enceinte de la Commission internationale des électro-technologies, d’où le préfixe IEC. « NF » et « EN » signifient qu’elles ont été reprises respectivement en France, dans la collection AFNOR, et en Europe, via le CENELEC.
Un alignement progressif du marché
La Commission européenne s’est emparée de ce sujet dès 2009. Un premier protocole d’accord avait alors convenu d’élaborer une spécification commune sur la base du port USB 2.0 Micro-B pour les téléphones mobiles seulement. Mesure qui a permis de réduire la fragmentation du marché et de parvenir à un alignement presque mondial, en réduisant de trente à trois le nombre de solutions de recharge pour ces équipements. Toutefois, le protocole d’accord autorisait également les interfaces de charge propriétaires, comme celles d’Apple.
L’annonce de juin 2022, qui doit encore être approuvée formellement, est donc un pas supplémentaire. Ce faisant, elle met en lumière les bénéfices que les normes volontaires procurent pour faciliter la vie des consommateurs demandeurs d’interopérabilité et de compatibilité. Les acteurs engagés en normalisation des électro-technologies, réunis dans cette commission en France sous l’égide d’AFNOR et du Comité électrotechnique français, préparent maintenant la suite : l’harmonisation et l’interopérabilité des interfaces de recharge sans fil, en vue, là aussi, de simplifier la vie des utilisateurs.
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