Clavier français, enfin une norme volontaire pour faciliter la saisie de tous les caractères
Savez-vous qu’écrire les majuscules sans accents est incorrect et peut créer des confusions ? Voilà un exemple de biais généré par les failles du modèle de clavier « azerty », qui tire son nom des six premières touches alphabétiques du clavier. Certains caractères très répandus dans la langue française sont bien absents des claviers : c’est le cas par exemple des ligatures « e dans l’a » pour « et cætera », du « e dans l’o » de « œuf ». D’autres sont difficilement accessible ou absents, selon les systèmes d’exploitation. C’est le cas par exemple pour le [é] et le [ç] majuscules.
Accents et point médian
Les claviers « azerty » actuels limitent aussi la saisie des langues régionales. Or, en occitan, il doit être possible d’ajouter des accents graves et aigus à toutes les voyelles, chose difficile aujourd’hui avec un clavier de base ; en catalan, le point médian doit être accessible ; le breton et le corse requièrent l’usage du n tilde… Dans un contexte d’ouverture européenne, il devenait donc urgent de faciliter l’écriture des langues en alphabet latin : l’eszett en allemand, le tilde en castillan ou portugais, les points d’interrogations ou d’exclamation inversés, le O barré pour le danois et le norvégien…
Ces constats, partagés en 2015 par la délégation générale à la langue française et aux langues de France [1] (ministère de la Culture), ont motivé le lancement d’un projet confié à AFNOR : réunir les parties prenantes à même de définir des dispositions optimales pour écrire plus facilement avec un clavier. Difficulté dans la difficulté : en l’absence de modèle « azerty » de référence, les modèles varient d’un fabricant de clavier à l’autre, d’un système d’exploitation informatique à l’autre. Les symboles @ et €, par exemple, ne sont pas toujours disponibles au même endroit.
Augmenter les capacités d’écriture
Après plus de trois ans de travail et une enquête publique qui a recueilli des milliers de commentaires consolidés dans le document final, AFNOR publie aujourd’hui le résultat de ce projet collectif : une norme, d’application volontaire, qui répond à l’ensemble des problématiques identifiées en livrant un cahier des charges permettant aux éditeurs de systèmes d’exploitation et aux fabricants de clavier d’ajuster, sans révolutionner, les claviers français. Référencée « NF Z71‐300 », la norme volontaire propose des dispositions de caractères et les règles de gravure permettant de matérialiser les caractères et symboles.
Un « azerty » optimisé
La norme NF Z71‐300 propose deux modèles de claviers, offrant chacun les mêmes possibilités d’écriture, mais orientés vers des publics et des usages différents. Le premier est un modèle d’azerty optimisé. Les 26 lettres de l’alphabet et les chiffres ne changent pas de place, contrairement à certains autres signes tels que certaines voyelles accentuées, l’arobase, la ponctuation, le dièse (hashtag), les symboles monétaires, les accolades…. Les utilisateurs intéressés pourront donc facilement intégrer ces évolutions.
Le deuxième modèle proposé, dit « bépo », est quant à lui déjà couramment utilisé au sein d‘une communauté d’adeptes. Le projet a été l’occasion d’augmenter les possibilités offertes via les touches mortes, et n’ont pas d’impact sur les gravures de touches. Ce modèle est aujourd’hui reconnu comme proposant la disposition la plus ergonomique et efficace possible pour la saisie du français et d’autres langues à alphabet latin, mais aussi pour la programmation.
Un nouveau marché pour les fabricants
La norme NF Z71‐300 est à présent à disposition des fabricants de claviers qui souhaiteraient proposer des nouveaux modèles sur le marché. Libre à eux de s’y conformer, sachant que leurs clients des entreprises et administrations pourraient en faire un prérequis dans leurs appels d’offres visant à renouveler leur matériel bureautique.
Contact Presse :
Pour recevoir la norme sur le clavier français, en savoir plus : Anne-Lise François – 01 41 62 84 17 – Voir l'email
2 mn pour comprendre la norme volontaire sur le clavier français
A propos d’AFNOR
AFNOR est l’organisme français de référence pour les normes volontaires. Il gère la collection des documents qui existent et anime les travaux des parties intéressées pour la création, la révision des normes et pour défricher les sujets pouvant donner matière à en élaborer de nouvelles. Lancée à l’initiative des acteurs du marché, la norme volontaire est un cadre de référence qui vise à fournir des lignes directrices, des prescriptions techniques ou qualitatives pour des produits, services ou pratiques au service de l’intérêt général. Tout le monde peut participer à sa création et toute organisation peut ou non l’utiliser et s’y référer. C’est pourquoi la norme est dite volontaire. En coordinateur de la normalisation en France, AFNOR affiche une ambition : contribuer à la diffusion de bonnes pratiques et de solutions efficaces, au bénéfice de tous. https://normalisation.afnor.org