Deux chiffres et deux lettres magiques pour votre détecteur de fumée

Chaque année en France, les sapeurs-pompiers interviennent sur 60 000 à 70 000 incendies domestiques, responsables de plus de 200 décès et plus de 9 000 blessés (source : ministère de la Santé, 2022). Et quand il ne tue pas, un incendie à domicile peut entraîner chez les victimes de très graves séquelles physiques, respiratoires, traumatiques et psychologiques. Sans parler des dégâts matériels !
Dès lors, l’obligation d’équiper un logement d’un détecteur-avertisseur autonome de fumée (DAAF) tombe sous le sens. « Au Québec, où les détecteurs de fumée sont obligatoires depuis plus de trente ans, la mortalité liée aux incendies domestiques a diminué des deux tiers« , rapportent les Sapeurs-pompiers de France. « Les décès surviennent majoritairement dans les logements qui ne sont pas équipés de détecteurs de fumée« , enchérit la Fédération française des métiers de l’incendie (FFMI), citant des données de l’European Smoke Alarm Day, un mouvement qui organise la Journée européenne du détecteur de fumée. Cette journée tombe le 7 novembre cette année 2025. « Sur ce sujet, c’est la précocité qui importe : plus l’alarme est donnée tôt, plus l’accidentologie baisse« , commente Régis Cousin, président de la FFMI.
Dans l’Hexagone, tous les logements sont censés être équipés d’un DAAF depuis le 8 mars 2015. En 2025, le dixième anniversaire de l’entrée en vigueur de la loi Morange, qui pose cette obligation, est l’occasion de sensibiliser au rôle fondamental de cet équipement, à la nécessité d’en vérifier le fonctionnement et de le renouveler s’il date de plus de dix ans, et à la préférence à donner, pour cela, aux modèles certifiés NF. « Pourquoi ne pas aller jusqu’à choisir un détecteur connecté, capable d’envoyer l’alerte sur votre smartphone ? Cela renforce la réactivité en cas d’incendie« , suggère même Régis Cousin. Comme la loi ne prévoit pas de sanction, ni de moyens de contrôle, la FFMI milite pour qu’au changement d’occupant dans un logement, à l’achat ou à l’entrée en location, la réalisation d’un diagnostic de performance énergétique (DPE) soit l’occasion de vérifier la présence d’au moins un détecteur de fumée fonctionnel.
NF DAAF : des tests en laboratoire
Un détecteur avertisseur autonome de fumée est un appareil autonome contenant, dans un même boîtier, tous les composants nécessaires à la détection de fumée et à l’émission d’une alarme sonore. Placé à l’intérieur d’une habitation, il alerte les occupants d’un début d’incendie. L’alarme sonne dès la formation de fumée dans la pièce où il est installé, de préférence hors pièces d’eau, et à raison d’un boîtier par étage. Mais cela ne vaut que si le DAAF est opérationnel, c’est-à-dire si son fonctionnement a été vérifié, les piles régulièrement changées, le corps du boîtier dépoussiéré… voire intégralement renouvelé une fois passée la date de validité. Retenez donc les chiffres 1 et 0, pour dix (dix ans avant péremption, durée recommandée par la plupart des fabricants), et les lettres N et F, pour être certain d’acheter du matériel de qualité. La liste des marques porteuses de la certification NF est disponible en téléchargement ici.
La marque NF DAAF, créée en 1999 et délivrée par AFNOR Certification, atteste que le détecteur est facile à installer, fiable, simple à entretenir. Elle fonctionne comme une assurance qualité supplémentaire par rapport au marquage CE obligatoirement présent sur ces produits dans toute l’Union européenne. En l’occurrence, en apportant la preuve que l’appareil est conforme aux spécifications techniques détaillées dans la norme NF EN 14604, et qu’il a subi des tests en laboratoire pour revendiquer cette conformité. Voici les principales caractéristiques contrôlées :
- un DAAF certifié NF utilise le principe de détection optique. Il ne contient pas de substances radioactives ;
- un DAAF certifié NF est obligatoirement livré avec sa pile, au lithium ou alcaline et avec des vis et chevilles ;
- un DAAF certifié NF limite les risques de mauvaise utilisation : « oubli » de la pile, montage de la pile à l’envers, etc.
- un DAAF certifié NF est livré avec une notice d’installation et de maintenance claire et explicite (validée par le certificateur), rédigée en français.
- le fabricant d’un DAAF certifié NF adhère à un éco-organisme pour le traitement des déchets électroniques.
- un service d’assistance téléphonique pour l’installation et la maintenance du DAAF certifié NF est mis à disposition du consommateur.