Étude : à chacun sa manière d’aller vers l’économie circulaire
Les conclusions d’une étude du groupe AFNOR, menée auprès de plus de 800 représentants d’entreprises, dresse un tableau encourageant : l’économie circulaire est un paradigme accessible, de bien des manières différentes.
Le groupe AFNOR, en partenariat avec OREE, présente les conclusions d’une étude menée au premier trimestre 2020 pour comprendre la manière dont les entreprises françaises s’emparent du concept d’économie circulaire.
Ce paradigme propose depuis des années de délaisser le modèle d’économie linéaire « Matières premières extraites > production > consommation > déchets » pour atteindre un objectif : découpler la croissance économique de l’épuisement des ressources naturelles par la création de produits, services, modèles d’affaire et politiques publiques innovants. Pour autant, le concept de l’économie circulaire demeure un encore flou pour bien des répondants à l’étude, puisque seuls 15 % d’entre eux considèrent que ce sujet n’a aucun secret pour eux. Il faut dire que le cadre institutionnel est récent : la première feuille de route gouvernementale date d’avril 2018 et la loi n’a sacralisé le concept qu’en février dernier (loi AGEC).
La gestion des matières ou produits en fin de vie, levier d’action le plus impliquant
Ce défaut de compréhension, qui peut être compensé par une formation à l’économie circulaire, ne freine pourtant pas les acteurs. Les répondants « entrent dans la boucle » concrètement puisqu’ils indiquent qu’ils se sont bien emparés des domaines d’actions de l’économie circulaire, chacun à leur manière, que ce soit en matière de gestion des matières ou produits en fin de vie (61 %), d’approvisionnement durable (56 %), de consommation responsable et l’allongement de la durée de vie (52 %), d’écoconception (43 %), d’écologie industrielle et territoriale (38 %) et d’économie de la fonctionnalité (33 %).
L’étude présente aussi les actions concrètes les plus répandues, ainsi que les éléments qui facilitent ou freinent le développement de la démarche d’économie circulaire. Les répondants les plus expérimentés livrent ainsi un enseignement crucial : l’économie circulaire n’est pas une démarche sans difficultés, mais elle est à la portée de chaque acteur économique. C’est un processus fait de petites victoires, progressives, partant des sujets qui font sens pour l’entreprise, pour revisiter progressivement le modèle de production de l’entreprise.
Quelles étapes pour s’engager en économie circulaire ? Ils en parlent
« C’est toujours le chef d’entreprise qui est le déclencheur, mais sa réussite n’est possible que s’il arrive à fédérer. Un des fondamentaux est qu’il arrive à présenter et à fédérer son chef de production, son responsable commercial… »
« Ce qu’il faut comprendre c’est que c’est une stratégie globale qui invite à penser le produit sur l’ensemble de son cycle de vie mais ensuite accepter de découper chaque étape de la vie d’un produit et de se dire qu’est-ce que je peux faire en termes de circularité ? »
« Quand on est dans des choses qui sont plus dans le core-business, c’est plus compliqué. Ce qui fait la force de la marque c’est la qualité de ses emballages et dès que vous discutez avec l’équipe marketing, elle dit que c’est moche. Cela demande une coordination transversale beaucoup plus importante »
« Au départ quand on lance la démarche on peut faire des petites victoires rapides par des changements de comportements ou de process qui ne coûtent pas cher. Mais ils ont vite une limite et les étapes suivantes posent la question de la remise en cause du modèle business »