Nouveau : Qualimétha, un label qualité pour la filière biogaz
AFNOR Certification a profité du salon Biogaz Europe, les 29 et 30 janvier 2020 à Nantes, pour présenter une nouvelle offre destinée aux professionnels de la méthanisation désireux de montrer la robustesse de leurs installations : le label Qualimétha. Le label Qualimétha est basé sur un référentiel construit par l’Association technique énergie environnement (ATEE), qui héberge le Club Biogaz, un cluster regroupant les professionnels de cette filière appelée à se développer au regard des objectifs de la loi de transition énergétique de 2015, de la programmation pluriannuelle de l’énergie, et de la stratégie nationale bas-carbone à 2050.
Début 2019, ce projet de « marque qualité » avait reçu un accueil favorable du ministère de la Transition écologique et solidaire, dans le cadre de son groupe de travail sur la méthanisation. L’ATEE a ensuite sélectionné AFNOR Certification comme l’un des organismes tiers indépendants habilités à diligenter les audits de labellisation, après une phase d’audits-pilotes menée avec succès in situ pour éprouver le référentiel. Le label s’adresse aux différents acteurs impliqués dans la réalisation d’un projet de méthanisation (bureaux d’études exerçant la fonction d’assistance à maîtrise d’ouvrage, maîtres d’œuvre, concepteurs, constructeurs), dans le but d’inspirer la confiance de leurs propres interlocuteurs, notamment leurs bailleurs de fonds. « En 2021, il entrera d’ailleurs dans les conditions d’attribution de subventions et financements de plusieurs organismes de la filière, dont l’ADEME », précise Marion Melix, chargée de mission à l’ATEE. AFNOR Certification a ainsi audité un premier client, Solagro, une association basée à Toulouse qui figure parmi les pionniers de la méthanisation. L’audit ayant été concluant, l’ATEE lui a délivré un certificat, valable trois ans. « Nous étions demandeurs d’un signe objectif qui atteste le sérieux de notre activité de conseil dans le montage de projets de méthanisation. Cela valorise les bonnes pratiques, nous oblige à nous améliorer continuellement et crédibilise la filière toute entière », apprécie Jérémie Priarollo, responsable ingénierie méthanisation chez Solagro.
Qualimétha : un signe objectif de qualité obligeant à l’amélioration continue
Le référentiel Qualimétha comprend une grille de critères large, couvrant aussi bien l’ingénierie financière, contractuelle et assurancielle, que les aspects liés à la sécurité et la maîtrise des risques et la robustesse des procédés techniques. « Le label n’a pas vocation à qualifier le biogaz obtenu, lequel doit répondre à d’autres spécifications techniques et chimiques », précise Jérémie Mella, chef de produit chez AFNOR Certification. Pour rappel, la méthanisation consiste à transformer des matières organiques placées dans un digesteur chauffé en les faisant fermenter, sous l’action de bactéries anaérobies.
En sortent deux produits : le digestat, sorte de compost valorisable en agriculture, et le biogaz, un cocktail de gaz composé majoritairement de méthane et utilisable pour quatre usages : chauffer des logements ou des procédés industriels, fabriquer de l’électricité, faire rouler des véhicules lourds (on parle de bio-GNV), et nourrir le réseau de transport et de distribution de gaz naturel (on parle de biométhane). Le projet de PPE fixe à 7 % la part de gaz issu de sources renouvelables dans les réseaux en 2030, en alternative au gaz fossile importé. Au 31 juillet 2018, la France comptait 788 installations de méthanisation, produisant 4 TWh/an d’énergie, principalement de l’électricité (source : ATEE).
Qualimétha : un acte d’économie circulaire
De nombreux gisements locaux se prêtent à un traitement par méthanisation : sous-produits agricoles et d’élevage (lisiers, fumiers), résidus des industries agroalimentaires, déchets verts et biodéchets ménagers, boues de stations d’épuration, etc. Le caractère local de ces matières, et l’utilisation qui est faite de l’énergie qui en est extraite, font de la méthanisation une filière faisant parfaitement œuvre d’économie circulaire, en circuits courts. L’arrivée d’un signe de qualité permettra aussi d’apaiser les tensions qui peuvent surgir au voisinage d’un projet, l’histoire ayant montré que des méthaniseurs mal conçus pouvaient générer des bourrages et des gênes olfactives.
« En proposant Qualimétha, nous sommes dans notre rôle de fournisseur de confiance, et répondons à notre façon à l’urgence de changer de modèle énergétique. Ce label rejoint l’offre énergie du groupe AFNOR, portée par la marque-ombrelle AFNOR Energies, au sein d’une gamme de solutions bas-carbone complémentaire à celle qui fait notre force et notre renommée : l’efficacité énergétique et le management de l’énergie sur la base de l’ISO 50001 », conclut Catherine Moutet, responsable d’AFNOR Energies.
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