Pumptracks : collectivités, en piste pour une norme volontaire
Les travaux de normalisation débutent pour accompagner le développement du pumptrack, une activité urbaine en plein essor. Fabricants, utilisateurs mais aussi collectivités locales sont attendus autour de la table pour définir les bonnes pratiques de conception pour ces parcours qui rencontrent un succès croissant partout en France.
Des creux et des bosses, pour le plus grand bonheur des VTT, BMX, skateboards et autres trottinettes. C’est la spécificité des pumptracks, des pistes en pleine ville conçues pour plaire à un vaste panel d’utilisateurs d’engins à roues et à roulettes ! Les communes ne s’y trompent pas. Elles sont de plus en plus nombreuses à investir dans ces parcours en boucle qui ravissent leurs (jeunes) administrés. Vous ignoriez jusqu’à l’étymologie du mot « pumptrack » ? Ecoutez les explications en vidéo !
« Il s’agit d’équipements innovants qui n’existaient pas il y a encore quelques années, rappelle Grégory Berthou, en charge du secteur sports et loisirs chez AFNOR Normalisation. Aujourd’hui, on estime qu’une quarantaine de parcours ont été construits en France, avec de nouvelles inaugurations chaque mois. Notre rôle est d’accompagner les acteurs intéressés par cette pratique sportive pour leur faire écrire les bonnes pratiques de conception, d’utilisation et de maintenance. » En sortira une norme, une norme volontaire, qui reflètera un consensus et surtout l’intérêt général.
Norme pumptracks : l’enjeu de la sécurité
Les skateparks, par exemple, disposent déjà d’une norme volontaire, NF EN 14974, sortie dans une version révisée en mai 2019, qui liste les exigences de sécurité et les méthodes d’essai. Mais, pour l’instant, c’est le vide côté pumptrack. « Les maires hésitent à franchir le pas, constate William Gleizal, responsable développement chez Hurricane, l’un des fabricants français, qui a porté le sujet chez AFNOR pour initier le travail normatif. La question revient systématiquement dans leur bouche : existe-t-il une norme sur le sujet ? Sans référentiel qui permettrait de cadrer leur cahier des charges, beaucoup déplorent l’absence d’un point de repère pour les guider. »
Car ces équipements ne sont pas sans risques. Des bosses trop rapprochées, des virages trop serrés, des pistes mal séparées et c’est la chute ou la collision ! Pour tous les acteurs, la sécurité reste la priorité numéro un. « Des entreprises peu scrupuleuses s’improvisent fabricantes de pumptracks, raconte Vincent Chrzanowski, pour le fabricant Hurricane. Or, il ne suffit pas de déposer une couche d’enrobé sur un relief accidenté pour créer une piste ! La démarche demande une conception rigoureuse, pilotée par des spécialistes et encadrée par un document de référence qui garantit la sécurité de l’installation. » Edicter rapidement des règles de bonnes conduite permettra de protéger les utilisateurs comme les donneurs d’ordre, et aux fabricants qui les appliquent de sécuriser leurs marchés demain. Et ça, c’est la mission d’AFNOR, avec le concours de toutes les parties prenantes !
Norme pumptracks : une première mondiale
Une première séance de présentation des travaux normatifs s’est déjà déroulée à Paris mi-septembre 2019. Représentants du ministère des Sports, fédérations de cyclisme, de cyclotourisme et de roller, direction des sports de communes, associations d’usagers et concepteurs de parcours étaient présents. Objectif affiché : aller vite ! A raison d’une réunion toutes les six semaines en moyenne, les parties prenantes espèrent parvenir à la publication d’un texte de référence d’ici douze à dix-huit mois. « Il s’agirait d’une première mondiale sur le sujet », souligne Grégory Berthou.
Ce dernier pointe d’ailleurs la capacité d’innovation de la France sur ces questions à l’approche des Jeux olympiques de 2024, avec la volonté de favoriser le sport pour tous. Et pour établir une norme efficace et représentative, tous les acteurs impliqués sont invités à participer. « Côté constructeurs, nous n’avons pas les mêmes contraintes qu’une commune, explique William Gleizal. Nous regarderons de très près les questions de sécurité et de qualité de glisse par exemple. Mais nous ne maîtrisons pas tous les besoins d’une mairie, sur les questions d’entretien par exemple. Plus la commission sera représentative, plus la norme sera pertinente et permettra de développer cette activité de plus en plus prisée. » Les normes de demain se préparent aujourd’hui. Et certainement pas sans vous !
Contacter AFNOR pour rejoindre la commission de normalisation