RESONANCE : la responsabilité sociétale fait écho en Nouvelle-Aquitaine
REsponsabilité SOciétale pour une Nouvelle-Aquitaine Novatrice, Compétente et Exemplaire…tout semble dit dans le nom du projet mais concrètement, RESONANCE, c’est quoi ? RESONANCE est un projet soutenu par le Conseil régional, fédérant de nombreuses organisations professionnelles et institutionnelles qui ont pour objectif de mutualiser les compétences et les outils en matière de responsabilité sociétale.
Quelques petits rappels de définition s’imposent. La responsabilité sociétale, c’est l’évaluation de la prise en compte et de l’intégration par les entreprises ou les organismes publics des préoccupations économiques, sociales et environnementales dans leurs stratégies, leurs activités opérationnelles et dans leurs interactions avec les parties prenantes : salariés, collectivités locales, fournisseurs, prestataires… La RSE concerne uniquement les entreprises (E pour Entreprises), la RSO est tournée vers les organismes publics (O pour Organismes) comme les collectivités, les administrations, les institutions.
Le bon sens au cœur de la responsabilité sociétale ?
« Le lancement du projet RESONANCE a eu lieu à Bordeaux le 23 novembre dernier, à l’occasion d’un colloque retransmis à Pau, Limoges et Poitiers. Plus de 200 personnes y ont participé. Ce temps d’échanges entre dirigeants d’entreprises, de collectivités et d’organismes publics a témoigné de la valeur ajoutée économique, sociale et environnementale de la démarche RSO. Elle permet de remettre une organisation dans le bon sens et de privilégier le bon sens dans son fonctionnement », explique Anne-Eugénie Gaspar, responsable du projet RESONANCE à la Délégation Nouvelle-Aquitaine du groupe AFNOR.
RESONANCE entre à l’heure actuelle dans une phase de partage et de faisabilité. Il s’appuie sur l’expérience et les outils de certains secteurs comme l’agroalimentaire avec son dispositif nommé 3D : le plus ancien programme européen ayant accompagné plus de 300 entreprises coopératives et agroalimentaires (dont 50 en Nouvelle-Aquitaine) dans toutes les étapes de leur démarche RSE. A l’instar de toute démarche ISO 26000 (1), le dispositif 3D intègre un diagnostic initial qui dresse un état des lieux des pratiques des entreprises ou organisations volontaires. Idéalement, cette étape incontournable est réalisée par un consultant externe.
Quand RSO rime avec mutualisation et solidarité
Les structures du secteur culturel de Nouvelle-Aquitaine – salles de spectacles, labels musicaux… – ne sont pas forcément en mesure de pouvoir « se payer » ce diagnostic. Elles ont joué la carte de la mutualisation et de la solidarité pour rester dans la course, en désignant une compétence interne au secteur qui est dédiée à cette mission de diagnostic. La preuve que les structures ayant des moyens humains et financiers limités peuvent également oser une démarche ISO 26000. « Pour faciliter l’accès au projet à un maximum de structures de notre région, un(e) chargé(e) de mission RESONANCE va être prochainement dédié(e) au déploiement du projet. Son rôle va consister à piloter le projet collectivement, accompagner les projets sectoriels, coordonner et aider les structures à en bénéficier à titre individuel. Ce chargé de mission sera un guide », précise Anne-Eugénie Gaspar.
Au-delà du secteur agroalimentaire, d’autres secteurs s’engagent et se montrent très actifs. Le secteur de la communication, via l’association professionnelle APACOM, avec l’adaptation et la déclinaison du guide AFAQ 26000 aux spécificités de ses métiers. Citons encore la Fédération des SCOP du BTP, le CREAHd (construction et aménagement durables), les architectes, le secteur du bois, les collectivités territoriales, les bailleurs sociaux, le secteur de l’insertion par l’activité économique, le médico-social (maisons de retraite, services à domicile pour les personnes âgées…), l’enseignement supérieur.
Environnement, social, économie et parties prenantes !
Les préoccupations récurrentes des entreprises, collectivités et institutions partenaires de RESONANCE correspondent logiquement aux trois grands piliers du développement durable : environnement, social, économie. Côté environnement, les thèmes de prédilection sont la performance énergétique, l’économie circulaire, la valorisation des déchets, les achats durables et responsables. Pour le volet social, citons la qualité de vie au travail, l’égalité des chances… D’un point de vue économique, les questions relatives à la satisfaction client, la pérennité économique, la gestion des risques, au reporting global ou encore à la transparence et à la lutte contre la corruption figurent parmi les priorités. Avec, bien entendu, une forte demande sur les atouts et la mise en œuvre du dialogue avec les parties prenantes, qui constitue une des singularités de la responsabilité sociétale.
- ISO 26000 : unique norme volontaire internationale visant à fournir aux organisations les lignes directrices de la responsabilité sociétale. Elle propose une méthode d’appropriation et de mise en œuvre de la démarche qui place l’humain au cœur du processus en se référant notamment à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ou aux conventions de l’Organisation Internationale du Travail.
L’approche sectorielle : une évidence mais attention au cloisonnement !
« A ce jour, les enjeux de la RSO et les outils existants ont été déclinés à chaque secteur partenaire de RESONANCE. Les enjeux d’une entreprise agroalimentaire et d’un label musical sont en effet très différents. L’approche sectorielle peut passer pour une lapalissade mais il est important de la valoriser car elle donne du sens. Les démarches RSE et RSO sont parfois appréhendées de manière trop générale, devenant alors un catalogue de bonnes intentions. Avec RESONANCE, cet écueil généraliste a été évité grâce à une dynamique de rencontres sectorielles dès le lancement du projet pour identifier les bonnes pratiques secteur par secteur. Mais nous avons aussi tenu à sortir de ce cadre sectoriel pour ne pas tomber dans un cloisonnement. Nous avons organisé des réunions en mélangeant les secteurs afin de démultiplier les approches et de prendre de la hauteur sur des thématiques clés comme la qualité de vie au travail ou l’entreprise libérée et mieux se les approprier, ou se les réapproprier », conclut Anne-Eugénie Gaspar.
> Solliciter la délégation Nouvelle Aquitaine du groupe AFNOR pour en savoir plus