Semaine de l’industrie : les normes volontaires en campagne
Du 27 novembre au 3 décembre 2023, les pouvoirs publics organisent la semaine de l’industrie, une série de manifestations destinées à développer l’attractivité des métiers, innovations et savoir-faire industriels français. A l’heure où l’industrie, comme d’autres secteurs, réclament un allègement du fardeau administratif (en témoignent les « rencontres de la simplification » lancée dernièrement par Bercy), AFNOR démêle le vrai du faux et fait la pédagogie des normes… Des normes volontaires : les standards, pas les normes réglementaires issues des lois, décrets et directives.
Dans Les Echos (édition du 27 novembre 2023, accessible ici , et en PDF ici), une pleine page explique aux industriels que pour faire sa transition verte, le mode d’emploi existe déjà ! Faites par eux et pour eux, les normes volontaires sont en effet des tutoriels pour quantifier des émissions de gaz à effet de serre, organiser un inventaire de biodiversité, monter un projet d’économie circulaire, gérer le stress hydrique, savoir sur quelles ficelles tirer pour définir un produit comme « réparable », etc.
« Notre métier, c’est de créer les bases de la confiance », explique Lina Ismail, responsable développement et innovation pour la thématique Environnement et responsabilité sociétale au sein d’AFNOR. A avoir en tête également : la célèbre ISO 14001, qui donne des lignes directrices pour déployer un système de management environnemental (une norme certifiable), et le futur standard Triple E (pour « Excellence environnementale européenne ») prévu dans la loi Industrie verte récemment adoptée, et attendu pour début 2024 avec un systèmes d’équivalences avec d’autres référentiels de bonnes pratiques écologiques.
Hasard du calendrier, la semaine de l’industrie se télescope avec le début de la COP 28, où sera rappelée l’urgence de décarboner l’économie. A noter que deux événements AFNOR destinés aux industriels sont référencés dans le programme ministériel en France : l’un sur les interfaces cerveau-machine le 28 novembre ; l’autre sur les métaux et minéraux de spécialité le 7 décembre.
Deux questions à… Bruno Costes, Président du Comité de coordination et de pilotage de la normalisation et administrateur d’AFNOR au titre d’Airbus.
« Les normes donnent un coup d’avance »
En tant qu’industriel aguerri, pourquoi considérez-vous les normes volontaires comme une opportunité pour les entreprises ?
Je rappelle souvent autour de moi la différence entre réglementation, obligatoire, et normalisation, volontaire, faite notamment par les industriels et pour les industriels. Au-delà de la mise en cohérence des pratiques, de la confiance que les entreprises veulent susciter en choisissant ces normes, on a intérêt à développer et à adopter des normes françaises et européennes qui correspondent à nos besoins industriels et notre savoir-faire, pour ne pas subir des normes issues de tiers extérieurs et renforcer notre compétitivité. L’Europe doit être souveraine dans la fixation de ses standards.
Selon vous, la normalisation volontaire est-elle uniquement une affaire de grands groupes industriels ?
Nos industriels français ont tous un rôle à jouer, quelle que soit leur taille. S’impliquer en normalisation représente certes un investissement (en termes de temps notamment), que les PME considèrent souvent comme hors de portée. C’est à mon sens une erreur : cet investissement sera rapidement contrebalancé par l’intérêt que trouve la PME/PMI à rendre visibles ses propres approches pour mieux pénétrer les marchés et donner confiance aux utilisateurs. Décider de normaliser, c’est un choix stratégique. Ne pas subir les choix des autres, et prendre un coup d’avance.