Sept normes volontaires engagées pour la biodiversité
Ultra-minoritaires à l’échelle de la Terre, et pourtant ultra-destructeurs ? Sans surprise, c’est bien nous : les êtres humains. Nous représentons seulement 0,01 % de la biomasse (étude PNAS 2018), très, très loin derrière les plantes, les bactéries et les autres créatures vivantes. Mais d’après les estimations, nous serions responsables de la disparition de 83 % des mammifères sauvages et de 50 % des plantes sauvages.
Bonne nouvelle cependant : certains d’entre nous se retroussent les manches pour changer la donne… Où sont-ils ? Eh bien on les retrouve notamment dans les commissions de normalisation d’AFNOR, comme le soulignait cet été Franck Lebeugle, directeur des activités de normalisation du groupe.
Le couple législation + normalisation
Le dirigeant rappelle que ce que nous cherchons à sauver, davantage que la planète, c’est surtout notre espèce. « Mais sans doute pouvons-nous faire mieux que cela et réduire nos comportements écocides, propose-t-il. C’est pourquoi je suis de près la loi portant sur la restauration de la nature, discutée en juillet 2023 au Parlement européen, ainsi que les travaux de normalisation volontaire qui ont pour but, chez nous, de donner aux organisations les moyens, méthodologiques et organisationnels, de protéger le vivant. »
AFNOR ne cesse de rappeler aux industriels, et plus largement aux dirigeants français, le rôle de premier plan qu’ils ont à jouer pour la biodiversité. La France, à travers le groupe AFNOR, a pris le leadership international à l’ISO, l’Organisation internationale de normalisation, sur ce sujet essentiel. « Nous construisons des standards volontaires qui permettent au marché de respecter la direction donnée par l’Union européenne (Green Deal, notamment) et par les instances mondiales (accord de Kunming-Montréal adopté à l’issue de la COP15 sur la biodiversité en décembre 2022) », détaille Franck Lebeugle. Il existe à ce jour trois normes volontaires françaises, plus une en construction, et trois normes volontaires ISO en construction également :
- Biodiversité – Démarche biodiversité des organisations – Exigences et lignes directrices (NF X32-001)
- Biodiversité et génie écologique – Méthodologie de conduite de projet en faveur des écosystèmes (NF X10-900)
- Biodiversité et génie écologique – Démarche de conduite d’un état initial de la biodiversité dans le cadre d’un projet (NF X32-102)
- En construction : Biodiversité – Mesure et suivi des impacts des organisations sur la biodiversité – Etat de l’art (PR FD X32-002)
- Biodiversité – Vocabulaire – Partie 1 : Termes généraux (ISO TS 13208-1)
- Biodiversité – Processus de conception et de mise en œuvre du gain net de biodiversité (ISO 17620)
- Biodiversité – Approche stratégique et opérationnelle pour les organisations — Exigence et lignes directrices (ISO 17298)
Signalons aussi trois projets connexes :
- Réseaux écologiques – cartographie des besoins de normalisation
- Biodiversité et secteur alimentaire : lignes directrices sur la manière d’améliorer les performances en matière de biodiversité des entreprises alimentaires et des détaillants alimentaires (ISO/PWI TS 18244, Allemagne)
- Biodiversité et matières premières : Considérer la protection de la biodiversité dans la première étape de la chaîne d’approvisionnement – extraction de matières premières abiotiques et production de matières premières biotiques – la question de ces impacts sur la biodiversité (ISO/PWI TS 18260, Allemagne)
Rejoignez la commission de normalisation française sur la biodiversité, qui recrute en ce moment, pour participer à ces initiatives. En particulier si vous travaillez dans l’agro-alimentaire : votre impact au sol est important. Votre empreinte est forte !