Enfin une signalétique claire pour recharger sa voiture électrique
La voiture électrique est promise à un bel avenir. Mais l’objet a encore pas mal d’obstacles à lever pour prétendre supplanter définitivement le moteur à explosion, et l’un d’entre eux est la facilité de charge. Type de prise, type de charge (lente, rapide, semi-rapide), type de cordon, type d’embranchement… L’automobiliste a vite fait de se perdre… et de se décourager. Heureusement, la normalisation veille !
Une nouvelle norme, la norme volontaire NF EN 17186, disponible depuis peu dans la collection AFNOR, recommande d’apposer sur le matériel de charge une signalétique harmonisée. Son objet exact : « Identification de la compatibilité des véhicules – Expression graphique pour l’information des consommateurs sur l’alimentation pour véhicules électriques ». Comme pour les pistolets de station-service distribuant divers types de carburant, l’étiquetage est primordial pour s’y retrouver ! Et comme l’intégralité des normes volontaires, ce sont les acteurs du marché qui ont fait cette norme, sous l’égide du Comité européen de normalisation.
NF EN 17186 : une information claire et harmonisée
Fin 2016, en effet, le CEN a invité les acteurs de l’électromobilité et les constructeurs automobiles à imaginer cette signalétique en s’asseyant autour d’une table, en appui à la directive européenne 2014/94/UE (texte d’application obligatoire, celui-là) sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants alternatifs. Dans son article 7, cette directive exige ceci : « les États membres (de l’UE) s’assurent que des informations pertinentes, cohérentes et claires sont disponibles en ce qui concerne les véhicules à moteur qui peuvent être ravitaillés régulièrement par les différents carburants mis sur le marché ou être rechargés aux points de recharge ». Tout doit être fait pour simplifier la vie de l’usager !
Type 1, type 2, type 3… Ces standards sont utilisés pour les connecteurs électriques côté borne (T2 ou T3) et côté véhicule (T2/T1 ou E/F). Mais comment être sûr de faire le bon branchement ? Sur quel courant ? Monophasé ou triphasé ? Et quel ampérage choisir ? La simplification étant de mise, le cordon type 3 français a été abandonné au profit du type 2 (T2), devenu le standard européen. Néanmoins certaines spécificités subsistent : c’est le cas de la T2S, qui comporte des obturateurs de sécurité pour une utilisation en France, en milieu résidentiel. Sans parler des bornes qui ne présentent pas de cordon, imposant à l’utilisateur un câble spécifique. Devant tant de complexité, un étiquetage clair s’imposait !
Charge lente, rapide ou semi-rapide
Quand on parle voiture électrique, on parle souvent autonomie. C’est en effet une priorité des constructeurs, afin de rivaliser avec le moteur à explosion. Mais il ne faut pas laisser de côté la vitesse de charge : s’il faut une journée entière pour faire le plein d’une voiture électrique dotée de 1 000 km d’autonomie, celle-ci ne trouvera jamais preneur ! Or, à charge rapide, infrastructure particulière ! D’où la diversité du matériel, source de confusion pour l’utilisateur. « Aujourd’hui, une majorité de points de charge sont privés car une prise domestique en courant alternatif est souvent suffisante pour collecter sur le réseau l’énergie nécessaire aux 80 % des usages quotidiens ne dépassant pas 50 kilomètres. Mais en parallèle, les bornes de recharge accessibles au public se multiplient (environ 25 000 points aujourd’hui en France), dont une partie en charge rapide. Face à cette diversité des cas d’usage, il est fondamental d’harmoniser les informations délivrées aux utilisateurs, comme le type d’interface disponible à la borne ou encore la puissance disponible, explique Philippe Dupuy, chef de projet système de charge chez Renault et président du groupe de coordination « véhicules décarbonés et électromobilité », qui a élaboré la norme NF EN 17186 sous l’égide d’AFNOR et du BNA (Bureau de normalisation automobile) côté français.
« Actuellement, poursuit-il, le standard retenu par les autorités européennes pour la charge supérieure à 22 kW est le CCS Combo 2. Sachant que le marché voit apparaître une nouvelle génération de batteries tous les trois à quatre ans, avec un rapport puissance/énergie de plus en plus performant, les constructeurs se penchent déjà sur les innovations qui supporteront, demain, des charges de très forte puissance pour faire le ‘plein’ en un minimum de temps. Ce temps varie aujourd’hui, selon le modèle, entre 20 et 30 minutes pour remplir la batterie à 80 % », explique Philippe Dupuy.
La norme NF EN 17186 pose donc le cadre pour l’information de l’utilisateur. Les étiquettes reprenant les pictogrammes qui y figurent seront placées sur toutes les bornes de recharge électrique et à proximité immédiate de la trappe de raccordement des voitures. Elles figureront également dans le manuel de chaque véhicule électrique.
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