Sûr et inclusif, le numérique deux-en-un à Nantes Métropole
Aux yeux du plus grand nombre, la sécurité des systèmes d’information passe pour un domaine réservé aux experts de l’informatique. Pourtant, les canaux d’information, de communication et d’administration n’ont cessé de se digitaliser, impliquant désormais tout le monde dans et en dehors de l’entreprise. Faisant par là des gourmands (les pirates avides de cyberattaques) et des exclus (les citoyens mal à l’aise avec le numérique, victimes d’illectronisme). Nantes Métropole s’est saisie très tôt de ce sujet.
La sécurité du système, c’est la base. Et s’il y a bien un thème qui nécessite une évaluation permanente et une progression continue, c’est celui-là. C’est pourquoi Nantes Métropole renouvelle chaque année auprès d’AFNOR Certification sa certification ISO 27001 , l’estampille de référence, basée sur la norme du même nom et brandie partout dans le monde pour rassurer ses parties prenantes. L’audit de certification permet d’identifier points forts et points faibles. A une époque où les cyberattaques sont légion, y compris auprès des collectivités locales et établissements publics, l’exercice vaut le coup.
« En matière de sécurité informatique, le risque évolue constamment, personne ne peut se reposer sur ses lauriers, explique Francky Trichet, vice-président à l’innovation et au numérique de Nantes Métropole.
Notre cyber-résilience dépend autant de l’architecture du système que des bonnes pratiques des agents.
Si l’on veut éviter les fuites et résister aux potentielles attaques, il faut jouer sur les deux fronts, tout en gardant une certaine discrétion sur nos modes de défense. »
Social, écologique, éthique : le triptyque gagnant du numérique responsable
Au-delà de la sécurité de l’information stricto sensu, Nantes Métropole déploie une politique très volontaire en termes d’inclusion numérique, qui lui a valu un trophée du Baromètre AFNOR de la performance publique 2023. En effet, l’accessibilité aux e-services est devenue une question de justice sociale. « Cette accessibilité doit être tant technique qu’économique », souligne Francky Trichet. Technique, avec ces formations aux usages pour les publics les plus fragiles : prise en main d’un ordinateur, réalisation de e-démarches, détection des fakes news, etc. Economique, avec ce joli coup : la collectivité utilise son propre réseau de fibre pour proposer dans ses logements sociaux et quartiers prioritaires une box à 2,90 euros par mois. Les 200 premiers logements expérimentaux seront 1 000 en 2024.
Un numérique responsable, c’est aussi un numérique qui vise la sobriété. Cela passe par une politique d’achats adaptés. « Dans notre collectivité, 30 % du matériel acheté est reconditionné, plus que les 20 % légaux, et une éco-labélisation est exigée sur le matériel neuf. Des clauses propres au numérique responsable figurent dans nos marchés publics, y compris pour les prestataires de logiciels sur le volet écoconception et accessibilité. Nous optimisons l’énergie des serveurs dans des datacenters éco-responsables, et bien sûr, nous veillons à un recyclage optimal de nos équipements en fin de vie », expose Francky Trichet.
Nantes a été la première métropole de France à établir, dès 2019, une charte métropolitaine de la donnée. Celle-ci pose des principes éthiques pour encadrer les usages des données en faveur de la confiance et de la transparence, de la sobriété et de l’innovation. Elle interdit également toute utilisation de l’intelligence artificielle pour des décisions individuelles concernant les usagers des services publics.
Légende & crédit photo : ©Ville de Nantes