A force d’avoir privilégié les énergies fossiles émettrices de gaz à effet de serre, la fabrication et l’utilisation d’énergie contribuent beaucoup au dérèglement climatique, quels que soient les usages : transports, bâtiment, industrie, etc.
Dès lors, la problématique énergie est indissociable de la problématique carbone. La transition écologique vers un monde moins carboné demande nécessairement une transition énergétique. Demander à l’énergie d’émettre moins de carbone passe par trois leviers d’action :
- La sobriété énergétique : consommer moins, pour émettre moins, quitte à renoncer à des usages
- L’efficacité énergétique : consommer mieux, pour émettre moins à usage égal
- Le recours aux énergies décarbonées, en substitution aux énergies fossiles carbonées, pour émettre moins à quantité d’énergie égale.
Quelle est la trajectoire de décarbonation de l’Europe et la France ?
L’Union européenne et la France ont souscrit à l’Accord de Paris, qui vise à limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à moins de 2 °C d’ici à 2100 par rapport aux niveaux préindustriels. Ce traité signé dans le cadre de la COP21 des Nations-Unies, en décembre 2015, recommande de tout faire pour que cette hausse n’excède pas 1,5 °C, ce qui serait déjà source de nombreux désordres et phénomènes météorologiques extrêmes. Cet objectif suppose de réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière drastique, sachant que ces efforts ne paieront pas immédiatement : à cause de l’inertie climatique, même à émissions nulles, la planète continuera de se réchauffer.
Pour agir le plus massivement possible sur son sol, l’Union européenne a fixé l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050, avec une étape intermédiaire en 2030 : moins 55 % d’émissions de GES par rapport à 1990. Pour honorer cet objectif intermédiaire, l’Europe a bâti le programme « Fit for 55 », un ensemble de mesures créant ou révisant des dispositions sur le climat et l’énergie. Fit for 55 fait partie du Pacte vert (« Green Deal ») européen conçu en novembre 2019 et voté en juin 2021. Le Green Deal aligne le corpus législatif européen sur l’objectif de réchauffement de 1,5 °C maximum d’ici à la fin du siècle.
La France prend part à cet effort au travers de la SFEC (Stratégie française sur l’énergie et le climat). Cette feuille de route ajustée tous les cinq ans se décline avec la loi de programmation Energie et Climat (LPEC), la Stratégie nationale bas-carbone 3 (SNBC3), le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) et la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Elle retient l’objectif de 138 millions de tonnes de CO2 à supprimer à horizon 2030.
Comment l’UE va-t-elle réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % ?
Qu’est-ce que la neutralité carbone ?
Est neutre en carbone (Net Zero, en anglais) un produit, un service ou un procédé faisant appel à des solutions séquestrant du carbone atmosphérique dans des quantités égales à celles qui sont émises tout au long de son cycle de vie, de la fabrication à l’utilisation finale ou la dernière mise en œuvre.
Ainsi définie, la neutralité carbone renvoie à deux notions fondamentales :
- la notion de cycle de vie
- la notion de comptabilité carbone.
Pour éviter les allégations abusives de neutralité carbone et le greenwashing, il est nécessaire de cadrer les méthodologies de calcul d’émissions sur le cycle de vie. Consultez les normes volontaires qui proposent une méthode commune et reconnue. Vous pouvez aussi suivre les travaux de la future norme volontaire ISO 14068 qui fournira des recommandations pour faire la démonstration d’une neutralité carbone.
Regardez nos experts présenter l’offre bas-carbone d’AFNOR Energies :
Points clés à retenir
- limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à moins de 2 °C d’ici à 2100
- 2030 : moins 55 % d’émissions de GES par rapport à 1990
- objectif de 138 millions de tonnes de CO2 à supprimer à horizon 2030
- cadrer les méthodologies de calcul d’émissions sur le cycle de vie
