Depuis les années 2010, les projets de méthanisation se multiplient en France, portés par un cadre législatif et tarifaire encourageant (10 % de gaz d’origine renouvelable en 2030) et le souci de moins dépendre des énergies fossiles et des pays lointains ou troublés qui les commercialisent.
Dans leur sillage, inquiétudes et conflits d’usage sur les ressources foisonnent aussi, bien que la France n’ait pas imité l’Allemagne dans son choix d’introduire, au sein du gisement de biomasse orienté vers la méthanisation, des cultures alimentaires comme le maïs.
La méthanisation consiste à transformer de la matière organique en biogaz, au moyen d’un processus de fermentation anaérobie, c’est-à-dire en l’absence d’oxygène. Un méthaniseur peut ainsi être comparé à un estomac géant.
Séparé du digestat, le deuxième sous-produit de cette réaction, qui peut être orienté vers l’épandage agricole, le biogaz, un mélange gazeux constitué de méthane à 60 %, peut être valorisé de plusieurs manières :
Bois, algues, lisiers, sous-produits agricoles ou de l’industrie agroalimentaire, boues de station d’épuration… Comme la biomasse méthanisée est constituée de matière organique qui a absorbé du CO2 pour se constituer, l’opération est climatiquement neutre : le CO2 relargué à la combustion du biogaz l’est dans les mêmes quantités et alimente le cycle suivant de photosynthèse-méthanisation. C’est pourquoi la méthanisation est une énergie renouvelable décarbonée.
Pour autant, un projet de méthanisation peut susciter une certaine défiance. Odeurs, bourrages, viabilité économique, pérennité technologique… Les projets sont passés au crible. Pour que ceux qui les portent puissent rassurer leurs interlocuteurs, notamment leurs bailleurs de fonds, AFNOR Certification propose le label Qualimétha. Mis au point avec l’ATEE, il s’adresse aux différents acteurs impliqués dans la réalisation d’un projet de méthanisation (bureaux d’études exerçant la fonction d’assistance à maîtrise d’ouvrage, maîtres d’œuvre, concepteurs, constructeurs).
Le référentiel Qualimétha comprend une large grille de critères, couvrant aussi bien l’ingénierie financière, contractuelle et assurancielle, que les aspects liés à la sécurité et la maîtrise des risques et la robustesse des procédés techniques. Le label n’a pas vocation à qualifier le biogaz obtenu, lequel doit répondre à d’autres spécifications techniques et chimiques.