L’Observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte (Onemev) liste plus de 200 métiers « verts ». Principales filières : la production et la distribution d’énergie et d’eau (43 %), l’assainissement et le traitement des déchets (36 %). Profils recherchés : responsables de sites, consultants en gestion des déchets, techniciens de traitement des déchets, techniciens d’exploitation de l’eau, hydrogéologues, hydrauliciens, technicien génie climatique, agent de développement des énergies renouvelables…
Mais l’environnement est aussi l’affaire des entreprises n’exerçant pas dans le domaine des éco-industries. C’est-à-dire tout les entreprises ! Pour cela, elles s’appuient en interne sur des spécialistes de la QSE (qualité, sécurité, environnement). Un responsable environnement a pour charge de minimiser l’impact des activités de son entreprise sur la nature, tout en préservant leur dimension innovante et leur rentabilité. Il veille à l’application de la réglementation et propose des solutions afin de limiter l’impact sur l’environnement des matériels, procédures, transport, traitement des flux et des déchets… En cela, il doit bien connaître la norme ISO 14001. Le responsable environnement peut être secondé par des ingénieurs environnement (bac + 5), des chargés de mission environnement spécialisés dans un domaine (thermique, déchets, gaz à effet de serre, etc.) et des techniciens environnement (bac + 3).
L’environnement est aussi une affaire d’audit. L’auditeur environnement réalise des audits, soit au sein de l’entreprise dans laquelle il travaille (audits internes), soit pour le compte d’organismes tiers certificateurs, comme AFNOR Certification. Ces audits ont pour but d’obtenir ou de renouveler une certification de système de management (ISO 14001), une certification de produit ou de service (NF Environnement, écolabel européen), une évaluation (AFAQ Biodiversité, AFAQ Eco-conception, AFAQ Economie circulaire), ou encore le label Agriculture biologique.
Le mot « norme » et ses dérivés sont répétés plus de 300 fois dans le Code de l’environnement, qui regroupe les textes juridiques relatifs au droit de l’environnement. Cependant, le terme n’est jamais accompagné de l’adjectif « volontaire ». Et pour cause.
Qu’elles soient françaises (NF), européennes (EN) ou internationales (ISO), les normes volontaires ne doivent pas être confondues avec la réglementation. Dans ce cas, la « norme » désigne une mesure environnementale obligatoire, comme par exemple l’obligation faite aux constructeurs automobiles de ne pas dépasser les valeurs limites de teneur en gaz polluants à l’échappement, par exemple (normes antipollution). Pour autant, les normes volontaires constituent un moyen de répondre aux objectifs fixés par la réglementation. D’ailleurs, il arrive qu’un décret ou un règlement européen cite nommément une norme comme moyen de répondre à une obligation. On dit alors que le fait de respecter la norme vaut présomption de conformité réglementaire.
A la différence des normes réglementaires, les normes volontaires sont élaborées par consensus par l’ensemble des parties intéressées (entreprises, fédérations, associations de consommateurs, pouvoirs publics…). Appliquées à la thématique de l’environnement, elles les aident à élaborer des protocoles communs pour comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre, mettre en œuvre un système de management de l’environnement, déterminer les exigences d’un label écologique… Elles peuvent aussi servir de base à une certification, qui prouve l’engagement que prend une organisation à appliquer la norme, tout en restant optionnelle.
Tout produit a un impact sur l’environnement. Même le plus vert. Sa fabrication demande toujours des matières premières, de l’énergie, des ressources naturelles, un emballage, du transport, de la main d’œuvre qui se déplace et se nourrit pour le fabriquer. Mais on peut limiter son impact environnemental en choisissant des produits les moins dommageables pour la planète, à qualité d’usage égale.
La première étape passe par une analyse de la situation environnementale de l’entreprise ou de la collectivité sur les principaux indicateurs d’atteinte à l’air, à l’eau, et aux ressources naturelles notamment : gaz à effet de serre, ozone, émissions de polluants toxiques, consommation d’eau, eutrophisation, pollutions aquatiques, consommation d’énergie primaire, matières premières non renouvelables…
Les résultats déterminent les leviers permettant de limiter les impacts et, au préalable, de repenser les filières d’approvisionnement, les process industriels, la gestion des déchets, les choix énergétiques, la formation du personnel… Cela peut aller jusqu’à l’écoconception, qui incite à penser, dès la phase de conception du produit, à des procédés de fabrication et d’usage plus vertueux : limiter par exemple le recours à des matières premières non renouvelables.
Pour gagner en efficacité, une entreprise, une collectivité ou une institution est fortement incitée à mettre en place un système de management environnemental (SME) sur les bases de la norme ISO 14001. En posant le principe de l’amélioration continue, l’exercice facilite grandement l’identification, le suivi et la réduction des impacts environnementaux.
Le management environnemental désigne l’organisation déployée, en interne dans une entreprise ou un autre acteur économique, pour identifier, suivre et réduire dans le temps les impacts générés par la production de biens et de services sur l’environnement. Comme pour la qualité (SMQ) ou l’énergie (SMEn), on parle de système de management environnemental (SME). Il est piloté par une personne désignée dans l’entreprise, spécialiste de la sphère QSE et formée pour, en particulier sur la norme ISO 14001, qui donne les lignes directrices pour bâtir un bon SME.
Son rôle est d’embarquer toutes les composantes de l’entreprise dans l’engagement à réduire les impacts, sur les bons indicateurs : de la production à la communication, en passant par le marketing et tous les niveaux hiérarchiques du personnel. Aucune étape du process n’est oubliée, y compris des services apparemment annexes, comme la cantine d’entreprise ou les sanitaires… Un SME vise toujours l’amélioration continue de la performance environnementale de l’entreprise, en réduisant les impacts liés à son activité (matières premières, eau, énergie, déchets), ce qui suppose donc de fixer des rendez-vous réguliers pour faire le bilan.
Bien mené, un système de management environnemental peut conduire à la certification ISO 14001, valorisant ainsi l’effort consenti.
L’ISO 14001 définit les exigences nécessaires à la mise en place d’un système de management environnemental (SME) efficace. Cette norme volontaire s’adresse à toutes les organisations indépendamment de leur taille ou de leur domaine d’activité. Tous les secteurs sont concernés : industrie (agroalimentaire, métallurgie, textile, mécanique, chimie…) mais aussi les secteurs médicaux, sociaux, administratifs… Vous pouvez vous y former avec AFNOR Compétences.
Elle déroule les quatre étapes du PDCA (plan, do, check, act : planifier, réaliser, vérifier, agir) à renouveler en boucle pour se perfectionner en continu. Révisée en 2015, l’ISO 14001 intègre désormais la structure HLS (High Level Structure) qui donne une ossature commune à toutes les normes relatives aux systèmes de management, ce qui facilite la mise en œuvre de systèmes de management intégrés (avec ISO 9001 pour la qualité, par exemple).
La norme volontaire ISO 14001 peut déboucher sur une certification, au terme d’un audit interne ou réalisé par un organisme indépendant. Cette démarche prouve la responsabilité environnementale de l’entreprise auprès de ses clients et de ses partenaires tout en renforçant l’implication de la direction et des salariés. La certification ISO 14001 apporte en outre un avantage concurrentiel et financier non négligeable, comme en témoigne l’étude d’AFNOR Certification sur les retours d’expériences de certifiés ISO 14001 (PDF, 2018).
Il n’est pas toujours facile de déterminer la qualité environnementale d’un produit. On peut être séduit par des allégations ou des logos qui s’avèrent en réalité trompeurs, car simples fruits d’une auto-déclaration. Un emballage avec la mention « 100 % recyclable » ne concerne souvent que le contenant, pas le contenu, qui peut renfermer des substances nocives pour l’environnement.
Pour se repérer, il faut lire avec attention les mentions présentes sur l’emballage (texte, logo, pictogramme) et l’étiquette. Certaines sont obligatoires. Ainsi, un lave-vaisselle, une voiture ou un appartement doit obligatoirement afficher sa performance énergétique à l’aide d’une note (A, B, C, D, E…). De même sur l’étiquette d’un produit de bricolage destiné à un usage intérieur : isolants, peintures, vernis, colles doivent doit indiquer leur teneur en émissions de polluants atmosphériques, comme les composés organiques volatils (COV).
Dans l’alimentaire, la liste des ingrédients est aussi révélatrice : elle mentionne notamment les différents additifs : colorants, exhausteurs de goût, et autres épaississants… qui entrent dans la recette. Encore faut-il savoir les reconnaître et déterminer leurs conséquences sur la santé et l’environnement.
En parallèle, l’entreprise qui commercialise le produit ou le service peut choisir d’afficher sa plus-value écologique à l’aide d’un label ou d’une certification accordée sur audit tierce partie. L’apposition du logo traduit alors le fait qu’elle respecter un cahier des charges : label Agriculture biologique, NF Environnement, écolabel européen. Enfin, elle peut expérimenter l’affichage environnemental prévu par la loi.
Qu’ils soient privés (Ecocert, PEFC…) ou publics (Label AB, Eurofeuille, NF Environnement), les labels verts garantissent des produits de qualité conformes à des critères écologiques exigeants, inscrits dans un cahier des charges et régulièrement contrôlés. Ils sont accordés à l’issue d’un audit de certification diligenté, sur demande, par un organisme indépendant accrédité par le Cofrac, comme AFNOR Certification.
AFNOR Certification propose ainsi les labels Agriculture biologique (pour les préparateurs, transformateurs, distributeurs, importateurs de produits bio), NF Environnement, ainsi que l’écolabel européen, reconnaissable à la petite fleur.
Pour simplifier le choix des consommateurs, un nouveau dispositif d’affichage environnemental volontaire baptisé « Impact environnemental » est en cours de déploiement. La note attribuée (de A à E, A étant le meilleur score) est une synthèse des principaux impacts environnementaux du produit, calculés sur l’ensemble du cycle de vie selon une méthodologie encadrée.
Sur son site, l’ADEME présente les 100 meilleurs labels environnementaux (« Excellent choix » et « Très bon choix ») pour 12 catégories de produits du quotidien.
L’analyse du cycle de vie (ACV) d’un produit, d’un service, d’une entreprise ou d’un procédé est une méthode normalisée (ISO 14040 et ISO 14044) qui va plus loin qu’un simple bilan carbone. Celui-ci mesure les émissions de gaz à effet de serre à différentes étapes de la vie d’un objet ou d’un service. Appliqué à la production de journaux, par exemple, le bilan carbone ne prend pas en compte l’origine du papier ou la qualité des encres, critères pourtant déterminants pour savoir si le produit est écologique. L’ACV, elle, inventorie tous les flux de matières et d’énergies entrants et sortants à chaque étape de la vie d’un produit : extraction de matières premières, fabrication, distribution, utilisation, fin de vie.
L’analyse du cycle de vie permet d’éclairer les décisions des professionnels. Est-il meilleur pour l’environnement d’utiliser du papier certifié PEFC ou FSC, ou encore du papier recyclé ? Faut-il choisir tel ou tel procédé, recourir à des encres végétales, et si oui, lesquelles choisir ? C’est grâce à la connaissance des impacts liés à leur choix et à un travail étroit avec les papetiers et les imprimeurs que les éditeurs peuvent produire des journaux à moindre impact environnemental.
L’écoconception consiste à minimiser les impacts d’un produit sur l’environnement dès la phase de conception, de manière à réduire l’impact des phases suivantes (transport, distribution, usage, fin de vie). Elle intègre la protection de l’environnement dès la conception d’un bien ou d’un service. Objectif : optimiser l’emploi des ressources (énergie, eau, matières premières) et limiter l’empreinte écologique en réduisant les pollutions, les nuisances et la quantité de déchets. Cela passe, par exemple, par le choix du mono-matériau, car le multi-matériaux complique la phase de tri et de recyclage, une fois le produit consommé.
L’écoconception est une démarche d’arbitrage entre les coûts économiques et les coûts environnementaux, mais aussi entre différents impacts environnementaux. Un exemple : améliorer l’isolation d’un bâtiment diminue sa consommation d’énergie à l’usage. Cependant, cela nécessite davantage de matériaux et d’énergie pour extraire ces derniers. Raisonner en cycle de vie permet donc de savoir si l’effet produit est réellement positif ou négatif.
La démarche peut être validée par une évaluation AFAQ Ecoconception, afin de prouver la validité de l’engagement de l’entreprise.
Les certifications environnementales validées par un organisme indépendant et dûment accrédité présentent plusieurs avantages. Pour le producteur ou le fournisseur de services, la certification témoigne de la réalité de son engagement pour la planète, avec le sceau de l’objectivité et de l’impartialité, au-delà du respect des réglementations nationales et internationales. Au contraire d’une auto-déclaration, un tiers certificateur atteste sur le terrain de la bonne application de la norme ou du cahier des charges choisi.
Le processus de certification stimule la motivation des personnels et de la direction. Il facilite les innovations tout en permettant de réaliser des économies sur les consommations d’eau, de matières premières, d’énergie, sur le recyclage des déchets, sur les process industriels. La certification constitue aussi un avantage concurrentiel à valoriser, notamment dans le cadre d’appels d’offres, dont certains font parfois un prérequis. Enfin, elle améliore l’image de l’entreprise auprès des parties prenantes, des autorités publiques, et des consommateurs (labels).
La certification suppose de se plier à un audit, et de travailler en amélioration continue. Elle est souvent valable trois ans et nécessite des audits de suivi. En matière de management environnemental, la plus connue est la certification ISO 14001, fondée sur la norme volontaire du même nom.
Le greenwashing (ou éco-blanchiment en français) est un procédé de marketing et un artifice de communication qui donnent une image « verte » à une entreprise alors que ses allégations sont assez éloignées de la réalité. Un produit est présenté comme totalement écologique alors que seul un de ses éléments l’est ou le visuel est en contradiction avec la réalité (par exemple, un produit alimentaire industriel sur fond de paysage verdoyant). De même, mal utilisées, les techniques de compensation (compensation carbone, compensation biodiversité) peuvent faire le jeu du greenwashing, car elles peuvent donner l’impression que l’entreprise « s’achète » une bonne conscience en investissant dans des projets écologiques hors de son périmètre, mais en ne faisant rien dans le sien.
Une telle stratégie de communication peut être très risquée, car être accusé de greenwashing par des ONG ou des consommateurs peut ternir durablement l’image d’une entreprise, surtout par l’entremise des réseaux sociaux. En semant le trouble, le greenwashing dessert les actions de sensibilisation réalisées par les associations et les pouvoirs publics pour encourager la consommation de produits plus respectueux de l’environnement.
Parce qu’elle suppose l’intervention d’un organisme tierce partie, impartial et objectif, une certification constitue un remède au greenwashing. A condition de la suivre dans le temps et de la renouveler régulièrement. A signaler enfin que l’ADEME a publié un guide antigreenwashing destiné aux entreprises.
La biodiversité regroupe l’ensemble des interactions entre les êtres vivants, ainsi qu’avec leur environnement physico-chimique. Le terme désigne la diversité du monde vivant à tous les niveaux : diversité des milieux (écosystèmes), diversité des espèces, diversité génétique au sein d’une même espèce. Tous ces niveaux sont eux-mêmes interdépendants.
Les atteintes à la biodiversité liées aux activités humaines (pollutions, dérèglement climatique…) se sont accélérées ces dernières décennies. On assiste à une chute inquiétante des populations d’insectes, d’oiseaux, de pollinisateurs… au point que les scientifiques craignent une 6e extinction de masse.
Longtemps négligée, la protection de la biodiversité commence à être prise en compte par les acteurs économiques, à travers la séquence ERC : éviter, réduire, compenser. Par exemple, une entreprise de granulats cherchant à implanter une carrière cherchera d’abord à éviter de déboiser, puis, si ce n’est pas possible, à réduire autant que faire se peut la surface déboisée, puis, si ce n’est pas possible, à investir dans un reboisement ailleurs pour compenser sa propre opération de déboisement. Renforcé par la loi sur la biodiversité de 2016, ce principe s’applique en premier lieu aux secteurs de l’immobilier et du bâtiment.
La prise en compte de la biodiversité peut être intégrée dans une démarche de système de management environnemental (ISO 14001). Des signes de reconnaissance comme AFAQ Biodiversité ou AFAQ Ports propres prouvent l’engagement d’une organisation sur les questions de biodiversité et atteste du sérieux de la démarche.