Pour réduire ses émissions de CO2, il faut au préalable les avoir inventoriées. Cela suppose aussi de savoir évaluer correctement ses émissions, avec une méthode commune. En ce sens, les normes volontaires sont des outils précieux.
L’article 75 de la loi « Grenelle 2 » de 2010 impose à toutes les entreprises de plus de 500 salariés et aux collectivités de plus de 50 000 habitants la réalisation d’un bilan d’émissions de gaz à effet de serre (BEGES) tous les quatre ans, sur trois périmètres (scope 1 : émissions directes ; scope 2 : émissions associées ; scope 3 : émissions indirectes). L’ADEME met à disposition un centre de ressources en ligne pour évaluer ces émissions, sur la base de la norme volontaire NF EN ISO 14064-1.
Pour qui doit calculer un bilan d’émissions, la série des normes volontaires ISO 14064 est fondamentale. Grâce à elles, et depuis leur première publication, en 2006, tout le monde quantifie et vérifie les rejets de gaz à effet de serre de la même manière. C’est ainsi que les pays, les entreprises, les collectivités qui s’engagent à réduire leurs émissions (par exemple dans le cadre de l’Accord de Paris de décembre 2015) le font avec l’assurance de parler le même langage : déclarer des émissions directes ou indirectes en équivalent CO2 fait référence à des unités et des périmètres identiques d’un acteur à l’autre.
Par exemple, la norme dit dans quel périmètre ranger les émissions imputables aux fournisseurs et sous-traitants, aux emballages, aux déplacement des salariés, etc. Ainsi, tout le monde parle même langage. Elle précise aussi la nature des gaz à prendre en compte (CO2, CH4, N2O, HFC, etc.), et leur conversion en tonne d’équivalent (teq CO2), l’unité de base de la comptabilité carbone. Elle liste aussi les activités à retenir, ainsi que le ratio entre énergie primaire et énergie finale à prendre en compte.
Dans le même esprit, la norme volontaire NF EN ISO 14067 reprend les fondamentaux de l’ISO 14064, qu’elle applique à « la quantification de l’empreinte carbone d’un produit » sur l’ensemble de son cycle de vie (ACV). Cette norme permet à une organisation de prendre les mesures appropriées pour réduire les émissions de GES que génère le bien ou le service étudié. La connaissance de l’empreinte carbone d’un produit est utile au consommateur pour lui donner une idée des conséquences de son acte d’achat sur le plan de la contribution au changement climatique. Apposée sur le produit, et exprimée en gramme éq CO2 pour 100 g, la mention s’accompagne d’une note allant de A+ à E, dans la même approche simplifiée que Nutriscore ou de l’affichage écologique « Impact Environnement ».
Une stratégie bas-carbone passe aussi par une politique de compensation des émissions incompressibles, c’est-à-dire celles sur lesquelles l’organisation n’a pas prise. Il s’agit alors de financer des projets de réduction d’autres émissions de CO2, ailleurs, ou des programmes de séquestration de carbone dans les sols ou la biomasse, en lien avec une stratégie biodiversité.
Enfin, l’adoption de plans robustes permet de limiter, autant que faire se peut, les dommages causés par les épisodes atmosphériques extrêmes qu’engendre d’ores et déjà le dérèglement climatique : inondations, sécheresses, ouragans, montée des eaux, atteintes à la biodiversité… Pour apprendre à anticiper sans attendre, entreprises et collectivités territoriales de toute taille disposent là aussi d’une norme volontaire, NF EN ISO 14090.